Avec une manière baudelairienne de sublimer l’indicible, Lucile Boiron nous conte dans ses photographies la matérialité du corps. Sa porosité, sa viscosité, l’éphémère de la vie et la mort côtoyée. C’est ça qui nous saute à la gorge. Sauf qu’au contraire de Baudelaire, ce n’est plus la charogne qui s’enivre de beauté, mais bien la fugacité du vivant.
L’objectif de la caméra se transforme en loupe de microscope. On se tient tellement proche de ces chairs exhibées que ça en devient presque dérangeant. À force de regarder de trop près, impossible d’oublier sa propre mortalité. C’est un Memento Mori des temps modernes que Lucile Boiron capture pourtant avec douceur.