Le revival de la culture queer

Petit tour d’horizon de ce revival queer et LGBTQI+ dans la culture, entre visibilisation et réels enjeux sociaux.

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CP: Unsplash, ©Sharon McCutcheon

Le mois dernier était le « mois des fiertés », 30 jours dédiés à la cause LGBTQI+ à travers le monde, où de nombreux nouveaux projets artistiques, télévisuels, cinématographiques viennent enrichir la sensibilisation au mouvement. Petit tour d’horizon des projets qui sortent de l’hétérocentrisme pour donner de la visibilité aux personnes queer.

Rappelons  la définition du mot queer ((définition provenant du site queerparis.com)). Queer est à l’origine un mot anglais qui signifie “bizarre”, “de travers”. Dans les années 90, des activistes se réapproprient le terme pour affirmer des sexualités et des genres subversifs. Ce terme, à forte dimension antisexiste et antiraciste, regroupe désormais les personnes qui n’adhèrent pas à la vision binaire des genres et des sexualités et ne veulent pas être catégorisées selon les normes binaires imposées par la société. Des autrices telles que Judith Butler ou Eve Kosofsky Sedgwick sont considérées comme les fondatrices de cette pensée.

L’histoire LGBTQI+ à l’école

Tout d’abord, parlons de cette nouvelle politique qui a fait son petit effet outre-Manche et au-delà. Le gouvernement écossais a pris une décision historique. D’ici 2021, les programmes scolaires écossais seront repris et révisés pour y intégrer l’Histoire LGBTQI+, et les combats menés jusqu’à aujourd’hui pour l’égalité. L’Ecosse deviendra ainsi le premier pays à parler de la communauté queer auprès de la jeune génération. On évoquera maintenant dans les manuels scolaires : la lutte contre l’homophobie, la biphobie ((haine, peur ou le dégoût vis-à-vis de la bisexualité)) et la transphobie ((hostilité envers les personnes transgenres)), ainsi que l’Histoire des mouvements queer ((source ici)).

« L’Écosse est déjà considérée comme l’un des pays les plus progressistes d’Europe en matière d’égalité LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels et intersexuels). Je suis ravi d’annoncer que nous serons le premier pays au monde à intégrer l’éducation inclusive LGBTI dans les programmes scolaires« , a annoncé le Vice-premier ministre et secrétaire à l’éducation, John Swinney. Il s’agit donc d’une victoire conséquente pour la communauté queer.

Unsplash, ©Ashley Araya
C.P: Unsplash, ©Ashley Araya

Cette annonce en provenance de l’Ecosse intervient au même moment où le ministère de l’Intérieur français divulguait les chiffres des agressions à caractère homophobe ou transphobe. D’après le site FranceInfo, les forces de police et de gendarmerie ont recensé, en 2019, 1 870 victimes d’infractions de ce type contre 1 380 en 2018, soit une « augmentation de 36% du nombre de victimes d’actes anti-LGBT ». Des associations ont toutefois parlé d’un bilan erroné, puisque de nombreuses victimes n’osent pas porter plainte.

La musique au coeur du mouvement queer

La musique, comme la mode, a souvent fait corps avec le mouvement queer. Et ces derniers temps, le moins que l’on puisse dire c’est que la chanson se veut aux couleurs de la communauté LGBTQI+. Dans une interview accordée à The Guardian en avril dernier, le rappeur de 21 ans, Lil Nas X, réputé pour son morceau « Old Town Road », est revenu sur son coming out gay annoncé au début de l’été 2019. Le chanteur a expliqué avoir un projet d’album, à paraître cette année, qui reviendra justement sur son identité queer, soulignant que son militantisme se fera à travers son art. « Je veux à 100 % représenter la communauté LGBT », avance-t-il au média britannique. Il faut dire que Lil Nas X assume entièrement son style, ses looks osés, bousculant une vision souvent trop binaire de la mode et de ses codes. En toute modestie, il affirme : « Je vais faire de moi-même une superstar et la mode m’aidera beaucoup pour ça ». 

Dans un tout autre style musical, c’est un autre artiste américain qui a beaucoup fait parler de lui ces dernières semaines avec son nouveau titre, « I’m ready ». Dans son clip clairement engagé, le chanteur Sam Smith se met en scène aux côtés de Demi Lovato, elle-même bisexuelle, en imaginant des Jeux Olympiques 100% queer. Épreuves d’athlétisme en talons, lutte corps à corps en combinaison à paillettes, natation synchronisée en bustier glamour… les deux artistes donnent de leur personne pour imaginer ces JO haut en couleurs. Rappelons que Sam Smith a fait son coming-out en 2014 puis s’est déclaré non-binaire il y a peu, en disant qu’il s’est complètement reconnu dans la définition du mot.

Dans un entretien accordé au site ChartsInFrance, Sam Smith est revenu sur la genèse de cette chanson et surtout du clip. « Avec cette chanson, j’avais vraiment envie de m’amuser, a t-il débuté. Il y a un vrai sentiment de liberté et une leçon sur l’acceptation de soi derrière ce titre, ce qui est quelque chose sur lesquels j’ai beaucoup travaillé ces derniers mois. […] Faire cette chanson, ce clip et cette collaboration avec Demi Lovato a été une expérience vraiment réjouissante. […] Tout ce que j’espère, c’est qu’elle donnera le sourire aux gens. » Il continue et précise: « Le sport est un domaine qui est difficile et délicat pour bon nombre de personnes queer. Cette chanson est pour moi un hymne. »

« I am ready for someone to love me » (Je suis prêt à être aimé) chantent les deux artistes sur le refrain, comme un clin d’oeil à RuPaul (drag queen américaine, chanteur, acteur et parolier de chansons qui a connu la célébrité dans les années 1990) qui s’est fait connaître avec son mantra « Si tu ne t’aimes pas toimêmecomment diable peuxtu aimer quelqu’un d’autre ? ». Deux participantes de l’émission de télé-réalité américaine RuPaul’s Drag Race, qui s’apparente à un concours de drag queens, ont d’ailleurs été recrutées pour figurer dans le clip. Il s’agit de Gigi Goode et Valentina.

En France aussi le mouvement queer connaît un fort revival dans la chanson. Il y a quelques années Stromae a été associé à ce mouvement puisqu’il se dit asexué. Plus récemment, Christine and the Queens ou encore Eddy de Pretto ont cassé les codes avec leur danse et leur style vestimentaire. Sans vouloir être des porte-drapeaux ou encore des icônes gays, ces deux artistes bousculent le champ musical français en s’inscrivant comme artistes ouvertement non-binaires. Héloïse Letissier a même poussé à son paroxysme ses prises de positon en mettant en scène son changement d’identité artistique en revenant sur le devant de la scène avec un nouveau pseudo, Chris. Ce changement d’identité a aussi permis d’amener le sujet de la non-binarité sur les plateaux télés lors de ses représentations.

Chris, "5 dollars"
C.P: Chris dans son clip « 5 dollars » (capture écran)

Mais aujourd’hui, c’est un groupe pop rock qui incarne la nouvelle scène française qui est au cour du mouvement queer. Fort de quatre membres – Santa, Line, Adam et Zacharie – le groupe Hyphen Hyphen ne cesse de multiplier les clins d’œil à la communauté LGBTQI+. En 2018, ce dernier a organisé ce qu’ils ont appelé « la première soirée gay, lesbienne, whatever à l’Olympia ». Puis, ils ont multiplié les clips dénonçant des actes à caractère lesbophobe ou transphobe (voir, Mama Sorry). En 2016, dans une interview donnée au magazine gay Têtu, deux des quatre membres sont revenus sur leur orientation sexuelle et ont affirmé : « On ne réfléchit pas du tout en terme d’orientation sexuelle, c’est une polarisation qui ne nous intéresse pas. […] Dans le groupe, on est ni homo, ni hétéro. […] On comprend même pas de dire ‘je suis si… ou je suis ça… ‘ car c’est déjà une coupure. C’est faire un choix avec sa part de négation, poursuivent ils. […] Les mentalités, le mouvement d’émancipation des droits LGBT ne va pas assez vite mais ça va quand même dans le bon sens. » Le mois dernier, le groupe a sorti un tout nouveau clip « Young Leaders »issu de leur deuxième album HH, paru en 2018. Dans ce morceau, Santa, la chanteuse du groupe, parle de son « girl crush », et imagine un monde d’après où les queers deviendraient les nouveaux leaders. A voir sur Twitter l’interview donnée à Têtu au moment de la sortie du clip.

Le grand et le petit-écran n’ont jamais été aussi queer

Le petit écran n’est pas en reste dans ce début de vague queer qui pointe le bout de son nez. Depuis 2015, trois séries, Cucumber, Banana et Tofu diffusées sur Série Club attirent de nombreux téléphiles. Ces séries peuvent se regarder ensemble, ou séparément. L’idée : montrer sans tabou, sur un ton irrévérencieux et résolument moderne, la vie d’homosexuels à Manchester, issus de différentes générations. Dans Banana, on découvre certaines personnes qui n’ont fait que quelques brèves apparitions dans Cucumber, comme un speen-off. Il s’agit de huit courts épisodes, sous forme de portraits plein d’humour, d’originalité et de spontanéité, un ensemble d’histoires interconnectées très drôles, couvrant différents aspects de la vie LGBTQI+. Enfin, Tofu est une série documentaire d’une dizaine de minutes, dans laquelle des anonymes, des personnalités et les acteurs de Cucumber et Banana témoignent sur leur vie sexuelle, sous forme de petites pastilles pétillantes où l’intimité et les pratiques sexuelles sont les maîtres-mots. Et si vous vous demandez d’où vient l’originalité de l’inspiration de ce nom de série, il vous faudra faire quelques recherches sur une étude suisse qui a sérieusement démontré qu’une érection passe par trois stades… trois états …

Le grand écran aussi s’intéresse de plus en plus à la communauté queer. La société de distribution, créée en 2008 et spécialisée dans le cinéma à thématique LGBTQI+, Outplay Films, lance sa plateforme de films à la demande : OutplayVOD. Depuis ses débuts, la ligne éditoriale de la compagnie est de promouvoir le cinéma international LGBTQI+ actuel. La plateforme comprend environ 150 titres de films ou de séries. A terme, OutplayVOD se veut donc être la plateforme VOD française rassemblant la plus grande offre de longs-métrages, documentaires et courts-métrages LGBTQI+.

Toujours sur le continent américain, c’est une série Netflix se rapprochant de la télé-réalité qui depuis 2018 rassemble des milliers de fan. Le concept de Queer Eye ? Une équipe de cinq gays trentenaires (les “Fab Five”: Antoni, Bobby, Jonathan, Karamo et Tan) vient en aide à des personnes se laissant aller et présentant un manque de confiance en elles, que ce soit sur le plan sentimental, professionnel… Malgré ce que cela peut laisser penser, Queer Eye n’est pas à réduit à une banale émission de relooking dans la veine des Nouveau look pour une nouvelle vie ou encore Incroyables Transformations. Le concept va au-delà, dans une Amérique profondément divisée, dont une partie soutient Trump et ses idéaux aux antipodes de la communauté LGBTQI+ et des minorités. L’idée n’est pas seulement de divertir, mais aussi de faire réfléchir dans un programme télé qui réunit mixité sociale, tolérance et ouverture d’esprit. Entre deux essais de vêtements et des discussions sur les sentiments, les Fab Five tentent de redonner confiance en soi mais surtout ils déconstruisent la masculinité toxique. La saison 5 est actuellement en cours de diffusion. Pour la petite histoire, le programme a été adapté à la télévision française il y a plusieurs années, sur TF1, sous le nom de Queer: cinq experts dans le vent, mais n’a pas trouvé son public.

Le grand écran aussi s’intéresse de plus en plus à la communauté queer. La société de distribution, créée en 2008 et spécialisée dans le cinéma à thématique LGBTQI+, Outplay Films, lance sa plateforme de films à la demande : OutplayVOD. Depuis ses débuts, la ligne éditoriale de la compagnie est de promouvoir le cinéma international LGBTQI+ actuel. La plateforme comprend environ 150 titres de films ou de séries. A terme, OutplayVOD se veut donc être la plateforme VOD française rassemblant la plus grande offre de longs-métrages, documentaires et courts-métrages LGBTQI+.

Toujours sur le continent américain, c’est une série Netflix se rapprochant de la télé-réalité qui depuis 2018 rassemble des milliers de fan. Le concept de Queer Eye ? Une équipe de cinq gays trentenaires (les “Fab Five”: Antoni, Bobby, Jonathan, Karamo et Tan) vient en aide à des personnes se laissant aller et présentant un manque de confiance en elles, que ce soit sur le plan sentimental, professionnel… Malgré ce que cela peut laisser penser, Queer Eye n’est pas à réduit à une banale émission de relooking dans la veine des Nouveau look pour une nouvelle vie ou encore Incroyables Transformations. Le concept va au-delà, dans une Amérique profondément divisée, dont une partie soutient Trump et ses idéaux aux antipodes de la communauté LGBTQI+ et des minorités. L’idée n’est pas seulement de divertir, mais aussi de faire réfléchir dans un programme télé qui réunit mixité sociale, tolérance et ouverture d’esprit. Entre deux essais de vêtements et des discussions sur les sentiments, les Fab Five tentent de redonner confiance en soi mais surtout ils déconstruisent la masculinité toxique. La saison 5 est actuellement en cours de diffusion. Pour la petite histoire, le programme a été adapté à la télévision française il y a plusieurs années, sur TF1, sous le nom de Queer: cinq experts dans le vent, mais n’a pas trouvé son public.

Le 12 juin dernier, c’est du côté de France Télévisions que les bonnes nouvelles pour les amateurs de séries queer sont tombées. Lors d’une conférence de presse, le groupe audiovisuel public a officialisé la présence prochaine à l’écran de nouvelles séries et saisons prometteuses pour la représentation LGBTQI+. Dommage que ces dernières ne seront pas accessibles au grand public (à heure de grande diffusion) mais elles devraient être mises en ligne sur les plateformes en ligne France.tv et France.tv Slash dès 2021. Au programme : des nouvelles saisons de séries emblématiques dont Skam France et Les Engagés.

La véritable annonce, c’est la production de La meilleure moitié, une série pour ados centrée sur Sasha, née intersexe. Composée de dix épisodes de vingt-six minutes, cette série inédite signe une réelle avancée pour la visibilité des personnes intersexes sur le petit écran. C’est la première fois qu’un personnage intersexe est le héros de l’histoire. Enfin, France Télévisions a commandé d’autres fictions dont Girlsquad, un Pretty Little Liars à la française.

La télé latino-américaine a elle aussi sa série queer: Vida est arrivée en 2018 sur la plateforme de streaming Starz Play, une chaîne américaine disponible en France, et en avril 2020 la troisième saison était diffusée. Vida c’est l’histoire de deux sœurs d’origine mexicaine, Emma (Mishel Prada) et  Lyn (Melissa Barrera), qui doivent retourner dans un quartier de l’Est de Los Angeles après la mort de leur mère, Vidalia, qui leur a laissé en héritage un bar familial. Derrière la succession de leur mère, les jeunes femmes vont mettre au jour un secret bien gardé passé entre leur mère et sa colocataire. La série aborde les thèmes de l’identité, des racines, de l’homosexualité…

Vida, saison 3, Netflix
Affiche officielle de la saison 3 de la série queer VIDA

Les séries terminées mais non oubliées

Récemment, au Canada, les fans de Schitt’s Creek ont dû dire adieu à leurs personnages préférés, issus de la famille des Rose. Après six saisons, la série qui mettait à l’honneur un personnage pansexuel, s’est arrêtée, pourtant couronnée de succès et de séquences mémorables, notamment à voir sur Netflix. La série n’a pas trouvé de distributeur en France, du moins pour le moment.

Dans la catégorie série « gay-friendly » qui ont marqué les esprits mais qui sont définitivement closes, on se doit de citer Sense8, créée et réalisée par les sœurs Wachowski, elles-mêmes transgenres. Cette série, diffusée sur Netflix a fait ses adieux à de nombreux fans en juin 2018. Mélange de science-fiction, de romance, de thriller et de réflexion sur la société, Sense8 a raconté durant vingt-quatre épisodes le destin de huit « sensitifs » : Will, Riley, Sun, Capheus, Lito, Nomi, Wolfgang et Kala. Vivant au quatre coins du monde, ils et elles ne se connaissaient pas avant qu’un événement mystérieux ne les connecte tous·tes les uns aux autres. Ils et elles seront capables de communiquer entre eux, même à des milliers de kilomètres. Les personnages de la série sont haut en couleurs, avec des personnalités et des identités sexuelles bien assumées. Deux personnages se démarquent toutefois : Lito, un acteur gay mexicain, et une femme transgenre, Nomi, jouant une hackeuse. Mais ce qui prime dans la série et ce qui a permis de toucher le public, ce sont les messages d’amour, d’optimisme, de tolérance, d’ouverture d’esprit, et de respect des différences. Engagée et pleine de surprises, la série aura marqué toute une génération.

Et la radio dans tout ça ?

Rien de nouveau sous le soleil depuis un moment. Cependant plusieurs podcasts dits « LGBT+ friendly » ont fleuri ces derniers mois sur de nombreuses plateformes d’écoute en différé. Le magazine Têtu a d’ailleurs récemment écrit un article à ce propos. Des podscats qui font pétiller les oreilles et qui ouvrent les esprits, il y en a plusieurs qui ont aussi retenu notre attention. 

Décrit comme « hybride, polyphonique et militant », le podcast « Intérieur Queer » de France Inter aborde des sujets de société qui touchent la communauté LGBTQI+. Une fois par mois, ils sont trois (Camille Mati, Hugo Combe et Gabriel Debray) à se réunir pour parler de la culture, la cause et l’identité LGBTQI+ sur les ondes de Radio France. Parmi les sujets abordés: les soirées LGBTQI+, le militantisme ou encore les relations familiales. Entre conversations, billets d’humeur, reportages et documentaires, Intérieur Queer donne la parole à celles et ceux qui se sentent personnes concernées par la cause queer.

Elodie Font, qui s’est fait connaître avec les podcasts sur Arte Radio  « Il était une fois la PMA » ou « Mycose the night« , fourmille d’idées pour soutenir la communauté LGBTQI+. Après « Coming-in« , podcast LGBTQI+ dans lequel la documentariste revient sur son identité sexuelle et surtout l’acceptation de son homosexualité, en partageant des extraits de son journal intime (( primé « meilleur documentaire » aux Out d’or 2018, le prix de la visibilité LGBTQI+)), Elodie Font s’est attaquée l’année dernière à notre rapport aux réseaux sociaux, leur influence sur nous, notre quotidien, notre façon d’être. Les cinq épisodes de « Double vie » sont à voir sur Arte Radio.

Créé en 2019 par Antoine, un parisien de 26 ans, « Garçon » se veut résolument ancré dans la vie réelle des hommes gays et queers, avec tout leur lot de complications mais aussi d’anecdotes. Le podcast aborde des sujets variés et complexes, tels que l’homoparentalité, la séropositivité ou encore le harcèlement scolaire. On découvre dans les épisodes des Léo, Jordan, Fred, autant de mecs qui ont des choses à dire et qui aimeraient se faire entendre grâce à leur histoire de vie.

Sur un tout autre sujet, plus léger, « Queer Cook » réunit Charlotte, journaliste radio à l’origine du projet en mai 2019, et des convives tous·tes non-binaires, autour de la cuisine et de la création d’un repas, une espèce de « Dîner presque parfait » mais queer et inclusif. Le podcast s’inspire du compte Oenologouine, des dégustations de vin réservées aux queers et « en priorité aux meufs ». On aime la bienveillance et le ton bon enfant qui se dégagent des épisodes, même si derrière ce projet on peut détecter un mal-être de se montrer en société, de subir les regards, les attentions et les réflexions déplacées.

LGBTIQ+ Lives Matter
C.P: Unsplash, Deila Giandeini

Dans un entretien diffusé pendant le confinement ((Première diffusion le 14/05/2018)) sur le podcast « Matière à penser« , de France Culture, Frédéric Worms a donné la parole à l’autrice Judith Butler, philosophe, professeure à l’Université de Berkeley (Etats-Unis). Cette dernière a entre autre parlé de désir individuel et a déclaré: « Une des principales revendications du mouvement ‘queer’ est de reconnaître mon désir, que mon désir soit reconnu et qu’on m’autorise à en faire un langage, qu’il soit publiquement reconnu, même s’il ne se conforme pas à l’hétéro-normativité. » Qu’il soit publiquement reconnu dit-elle ! De quoi donner du travail et des sueurs froides au Gouvernement et à Marlène Schiappa, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations qui essaie, avec beaucoup de maladresse, de faire avancer les choses. A coups de grand discours, Marlène Schiappa n’a jamais caché sa volonté d’agir pour les minorités, et renforcer les droits de la communauté LGBTQI+ est censé en faire partie ! Pendant la crise sanitaire de ces derniers mois, l’Etat a débloqué 300 000 euros dans le cadre de son « plan d’urgence » , finançant des chambres d’hôtel à une quarantaine de jeunes en difficulté, grâce à l’association Le Refuge, a rapporté Le Parisien. Depuis – silence radio ! -, les Municipales 2020 sont venues perturber les avancées. Les Municipales closes, à quand des mesures fortes, avec une dimension politique, sociale et concrète pour agir sur les mentalités ? Alors que l’on attend toujours l’adoption de la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes (loi qui ne semble plus à l’ordre du jour, d’après des récentes déclarations officielles), on se dit que l’avancée des droits de la communauté LGBTQI+ ne semble pas une priorité majeure. 

Chloe Dkr
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